Augusto Verduga et l’Affaire Ligados : Preuves numériques et enjeux politiques

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5/28/20252 min read

L’affaire Ligados, une enquête pour association illicite présumée, a placé l’ancien conseiller du Conseil de participation citoyenne (CPCCS), Augusto Verduga, au cœur du débat judiciaire et politique en Équateur. Le parquet a présenté un rapport d’expertise de 249 pages contenant des transcriptions d’audios extraits des téléphones de Verduga, saisis lors d’une perquisition autorisée en janvier 2025. Selon les documents publics, les procédures ont suivi la chaîne de garde prévue par la loi.

Cependant, des doutes ont émergé quant au respect intégral de cette chaîne de garde. Lors d’une interview télévisée le 18 mars 2025, le président Daniel Noboa a annoncé que de nouvelles révélations sur les “chats de Verduga” seraient publiées. Des analystes juridiques y ont vu une possible interférence de l’Exécutif dans une enquête judiciaire, soulevant des préoccupations sur l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Les enregistrements ne mentionnent pas explicitement les noms des interlocuteurs, bien qu’une voix masculine soit désignée comme “Augusto”. Le plus long audio, daté du 7 octobre 2023, traite des affaires internes du CPCCS.

Preuves et liens politiques

Parmi les éléments présentés par la procureure figurent des messages et enregistrements audios qui montreraient une coordination visant à influencer des décisions du CPCCS, notamment la nomination du Surintendant des banques. Certaines conversations mentionnent Andrés Arauz, ancien candidat à la présidence et actuel secrétaire exécutif de la Révolution Citoyenne, ainsi que d’autres figures politiques.

Arauz a répondu publiquement en affirmant que la plainte faisait suite à un message publié sur son compte X (anciennement Twitter):

“Ils m’ont accusé à cause d’un tweet. On me reproche une association illicite. Le procureur a dit que je voulais ‘prendre le pouvoir de l’État’.”

Esther Cuesta, ancienne députée du mouvement, a également été mentionnée, mais de manière beaucoup moins visible dans le débat public.

Départ du Parquet et nomination diplomatique

Le 20 mai 2025, la procureure générale Diana Salazar a démissionné de son poste. L’Assemblée nationale a accepté sa démission le 21 mai. Ce même jour, le président Noboa l’a nommée ambassadrice de l’Équateur en Argentine par décret exécutif 634.

Le décret précise que le gouvernement argentin avait accordé son agrément (beneplácito) pour cette nomination le 29 janvier 2024 — soit plus d’un an avant sa démission. Ce calendrier a renforcé les critiques sur la nature politique de la décision, et alimenté les soupçons d’une coordination entre la procureure et l’Exécutif.

L’affaire Ligados est toujours en cours. Au-delà des inculpations individuelles, elle a déclenché un débat plus large sur l’usage de la justice pénale, l’indépendance des organes de contrôle, et les frontières entre légalité et opportunisme politique.